SE LOGER A BUENOS AIRES ( 1 ) : Les casas de tango.

Ces articles d’information sur le logement visent à fournir des pistes aux danseurs qui préparent leur premier voyage et cherchent à la fois la sécurité et la solution économique. Cette présentation fonctionnelle peut m’inciter à évoquer un lieu qui soit aussi, et ce n’est pas un hasard, le cadre d’un épisode de mon roman ou d’un article précédent.

Il est tentant de commencer par la casa de tango, un type de maison dans laquelle travaille Abigaïe, une des héroïnes de « La Première Cuite » et dont il existe de multiples sites dans la Capitale. C’est une solution que nous avons utilisée plusieurs fois, pour de court séjours, car la chambre se payant à la journée, ce peut être aussi onéreux que l’hôtel. C’est la plupart du temps, une maison ou un appartement que les propriétaires aménagent pour y accueillir des touristes danseurs et leur offrir, outre l’hébergement, des services variés : cours de tango,  salle de répétition en libre accès, bibliothèque,  cours d’espagnol… Tenues assez souvent par des maestros, qui réalisent un placement et y trouvent un revenu complémentaire, elles offrent des chambres plus ou moins confortables à des prix variés. Le cadre est généralement soigné, voire historique ( verrières, planchers, marbre…). Une cuisine en libre accès, avec cases personnelles dans le réfrigérateur, et parfois une machine à laver, permet à chacun de gérer ses repas et son linge. Ce sont les propriétaires et gérants qui en font la qualité par la convivialité et l’animation. Dans telle casa, des practicas sont prévues après certains cours collectifs ; dans telle autre, on organise, une fois par semaine, un repas en commun ou un asado et on vous invite aux anniversaires; dans une autre encore, nous avons participé à un cours de confection des empanadas. Dans une quatrième, nous avons eu la chance d’être invités à un mariage qui se déroulait sur la terrasse de la maison. C’est  toujours un lieu très plaisant et stimulant, d’autant qu’on y rencontre des danseurs de tous âges, de tous niveaux et de

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tous horizons géographiques, avec des projets parfois étonnants. Ainsi, une jeune fille, croisée à La Mariposita faisait le tour du monde avec sa grand mère,  programme différent à l’appui pour chaque pays et, en Argentine, il s’agissait pour elle d’apprendre le tango. Les photos ci dessus évoquent ces belles rencontres ( mariage de Candelaria – repas amical avec nos hôtes- le cours de confection d’empanadas ) 

Nous vous recommandons les casas suivantes que nous avons expérimentées ou visitées mais vous en trouverez beaucoup d’autres en cherchant sur internet :

La Maleva, à Abasto, dont la propriétaire est Mariana Dragonne, belle danseuse et maestra :  www.lamaleva.com

La Casa de Tango, Av Independencia, dont le gérant est Quique Miller, professeur de tango: http://www.casatango.com.ar

La Mariposita, à San Telmo, dont la propriétaire est Carolina Bonaventura, autre danseuse connue et maestra: http://www.lamariposita.com.ar

par chabannonmaurice

ECRIRE UN ROMAN…

En 2011, paraissait un recueil de nouvelles  » Avec un Tango à Fleur de Lèvres » publié à compte d’auteur et épuisé. Je l’ai rédigé à partir de petites notes glanées dans mon livre de voyage où je tiens un calendrier au jour le jour des activités, mais aussi un résumé des cours de tango suivis, ou des moments forts vécus dans la capitale. C’est que Buenos Aires et L’Argentine nous ont réservé bien des surprises et ménagé des rencontres exceptionnelles, particulièrement riches sur le plan humain et culturel. Je pense tout naturellement à nos entrevues avec Horacio Ferrer, le poète, auteur de letras ( textes des tangos) éminemment évocatrices. Je revis un récital à la Casa Gardel en hommage à Carlitos, où trois chanteurs croisaient leurs voix dans une joute musicale qui visait l’excellence. Mais des faits plus minuscules ne peuvent- ils pas amener autant d’émotions que d’interrogations? Je pense à ce jeune ménage qui, pour assurer la venue d’un bébé, s’est résigné à vendre le bandonéon hérité de sa famille et c’est celui que j’ai acheté. Je revois les vieilles dames, solitaires et diminuées par l’âge, mais qui ne renoncent pas, pour autant, à se rendre dans les Milongas, parce que c’est un rendez vous social, et que la danse a été toute une partie de leur vie. Imaginer des nouvelles à partir de ces anecdotes a certes été un travail créatif.  Mais, malgré les réactions favorables de mes lecteurs (« On y est », dit l’un d’eux ), j’avais conscience que mes écrits restaient superficiel. Et qu’ils donnaient une image un peu idyllique, voire fantasmée, de la vie argentine, vue à travers le prisme du tango. C’est ce que je détaille dans ma préface de « La Dernière Cuite » paru fin juin 2014 chez l’Harmattan à Paris

Ecrire un roman s’imposait alors comme un défi et un hommage à Buenos Aires. J’ai voulu une intrigue et des héros fussent-ils modestes, inscrivant leur vie quotidienne sur le fond humain, social et économique que je perçois dans la  capitale. Car, dans toute l’Argentine, les danseurs de tango ne représentent finalement qu’une mince frange de la population ( 2%?). Et que cache le rideau rouge de la danse, particulièrement pour les jeunes couples ? Dans ce pays qui, après avoir dépassé les crises politiques, tombe maintenant dans les crises économiques ? C’est ce que j’ai tenté d’imaginer avec Abigaïe et Manuel d’une part, avec Antonio et Gabriela par ailleurs. Mais on croise aussi dans le roman plusieurs de ces personnages pittoresques qui font le charme de la ville… Et il est encore beaucoup question de tango. Le titre, emprunté à une composition de Troilo – anniversaire oblige – sur une letra de Castillo, en témoigne. Découvrez aussi comment ce morceau célèbre s’insère dans l’intrigue, en lisant « La Dernière Cuite » que vous pouvez commander chez votre libraire, sur les sites Internet ou chez l’éditeur ( http://www.editions-harmattan.fr ).

par chabannonmaurice

Quand je te reverrai, il n’y aura plus ni chagrin, ni oubli…

Rêver d’un nouveau voyage vers la Capitale argentine? Murmurer secrètement un des tangos les plus connus de Gardel? Pourquoi cet attrait si fort exercé par Buenos Aires? C’est un mystère difficilement explicable car il résulte du mélange d’une multitude de faits: agitation des rues Corrientes ou Florida, et calme de certaines ruelles de Palermo Viejo, vieux cafés et bars notables à quelques pas de grands centres commerciaux, pauvreté qui se dissimule près des boutiques regorgeant de nourriture ou de vêtements de luxe, immeubles futuristes côtoyant les monuments historiques, arbres exotiques sur fond de végétation familière, métissage des immigrants et des autochtones, visages indiens cuivrés tranchant avec des profils européens …

Ici, règne l’indifférence triste du peuple qui vaque à ses occupations mais là, une troupe bruyante et jeune manifeste joyeusement, banderoles au vent. Au Centre ville, vous voilà anonyme dans une foule bigarrée, mais, dans cette casa de tango on vous accueille avec la plus chaleureuse hospitalité et on vous apprend à préparer les savoureux empanadas…Maintenant vous suivez du regard une belle Portègne chargée d’emplettes alors qu’elle croise un promeneur de chiens qui tient peut être en laisse le toutou de Madame!

Et puis il y a le tango et les belles nuits des milongas. Horacio Ferrer écrit qu’il y a « una Buenos Aires solar y otra sublimada por la noche » ( El tango : arte y misterio – Losada -mars 2013). C’est surtout ce qui attire vers la capitale les « pélerins » du tango qui cherchent autre chose que ce qu’ils trouvent chez eux. Mais nous y reviendrons…

                                                                            Buenos Aires, comme une chérie

                                                                            Si tu es loin, il faut t’aimer plus encore

                                                                            et dire toute la vie:

                                                                            « Plutôt mourir que t’oublier ».

Buenos Aires – Tango – Musique:M Jovès – Letra: M.Romero

Traduction:D.A Clavilier – Barrio de Tango- Ed du Jasmin 2010.

par chabannonmaurice