C’est par un ami danseur qui l’admirait aussi, que nous avons appris le décès d’Osvaldo Cartery, le 9 octobre, annoncé par ailleurs par un bref communiqué du Ministère de la Culture de la Nation Argentine. Tous ceux qui l’ont connu et vu danser à Buenos Aires, seront attristés et penseront fort à Coca car c’était un couple indissociable, éminemment simple et sympathique, que j’ai longuement vanté dans mon article posté sur ce blog le 5 mars 2015, et auquel vous pouvez vous reporter. Ils étaient l’image du tango du peuple, social et sans apprêt, celui qu’ils pratiquaient sans doute depuis leur jeunesse dans le suburbio dont ils étaient originaires. En 2004, ils avaient remporté le titre de “Campeones mundiales de tango salon” et Osvaldo était surnommé“ Pies de miel » pour sa façon de danser que je tente d’analyser dans l’article précité. Le Ministère résume ses qualités en parlant de son sens de la musicalité, du rythme et de l’élégance du couple qui ne payait pourtant pas de mine… Pour vous en convaincre allez regarder sur You Tube le couple dansant “ El Adios ” titre prédestiné, un magnifique tango: https://www.youtube.com/watch?v=ZBaeDIOV7t0 Horacio Ferrer, Leopoldo Federico, Juan Carlos Caceres, Osvaldo Cartery… et d’autres plus anonymes : on se bouscule à la porte du paradis du tango argentin, mais ils nous quittent en sachant que la piste reste ouverte, que la relève est assurée et que « la vida se va ! »
Nous aimions rencontrer Osvaldo et Coca aux abrazos chaleureux, et nous pensons au désarroi de Coca, si discrète malgré l’éclat toujours amusé qu’elle avait dans l’oeil, lorsqu’ Osvaldo amorçait une figure où il passait du talon à la pointe en tournant légèrement. Au moment où le printemps prépare son éclosion dans les arbres majestueux de la capitale argentine , je leur dédie ces fleurs et ce bandonéon ayant appartenu à Pichuco, symbole du patrimoine national.