PROLONGER LE VOYAGE EN ARGENTINE : Lire…

Avec la même démarche que celle que nous effectuons pour la préparation du voyage, lire des ouvrages se rapportant à l’Argentine et au tango est une manière d’enrichir et de prolonger le séjour. Nos enfants et amis le savent qui alimentent généralement notre bibliothèque, particulièrement au moment des fêtes de fin d’année. Ci dessous un échantillon de ce que nous avons lu :

« La disparition de Josef Mengele » : roman d’Olivier Guez – Grasset 2017 – ( Prix Renaudot ) : c’est un roman historique d’un auteur qui affectionne ce genre. Pour les connaisseurs de l’ histoire argentine, il rappelle que grâce à Perón, le pays a pratiqué un accueil bienveillant voire complice à un certain nombre d’anciens nazis et le docteur Mengele, chargé d’un programme génétique diabolique et inhumain, n’était pas des moindres. Notre homme débarque à Buenos Aires, en juin 1949, sous l’identité falsifiée de Helmut Gregor, à un moment où « Le rédempteur et l’opprimée : Juan et Evita Perón s’affichent triomphalement sur tous les murs de la capitale. » Commence alors une errance mouvementée sous la pression d’une traque inlassablement menée par la justice allemande, le Mossad israélien, la presse et des limiers de divers pays. Mais les complicités argentines, de la diaspora allemande notamment, sont nombreuses. S’ensuit une trajectoire incroyable de trente années, à travers divers lieux d’Argentine, pour nous à vocation touristique, comme Bariloche, mais aussi en Uruguay où il se marie , au Paraguay et enfin au Brésil où Mengele meurt mystérieusement sur une plage. On croise évidemment en cours de route une multitude de personnages d’Amérique latine, d’Israël et d’Europe, à partir d’une documentation étoffée que l’auteur énumère à la fin du roman. Le roman tient en haleine et le lecteur se demande constamment comment va finir la traque, même quand on en connaît historiquement l’issue. « Seule la forme romanesque me permettait d’approcher au plus près la trajectoire macabre du médecin nazi », dit l’auteur et il faut reconnaître que le lecteur suit, dans la connivence avec ces intentions.

«  L’échange » dont on ne sait trop s’il s’agit d’un récit, d’un roman ou d’un roman policier – Métaillié 2016 – est écrit par Eugenia Almeda, auteure argentine qui l’a en partie rédigé en résidence en France. A partir du suicide spectaculaire d’une jeune femme , un journaliste, Guyot soupçonne autre chose derrière les faits  » Il paraît qu’elle s’est plantée à la porte du bar et qu’elle a attendu un moment. Quelques minutes après, un type est sorti. La fille a braqué un flingue sur lui. Le type n’a pas réagi. Ensuite elle aurait dit quelque chose. Elle continuait à le viser. Quand il s’est éloigné calmement, elle a retourné l’arme contre sa poitrine et elle a tiré. » Guyot va tenter de décrypter ce fait divers dans une Argentine qui n’a pas exorcisé tous ses démons. Pour ma part, au delà de l’histoire, j’ai trouvé le style déroutant parce qu’il utilise beaucoup de conversations, communications téléphoniques et crée, comme le dit une critique,  » un vertige narratif » . Peut-être s’agit-il d’un ouvrage qu’il faut relire deux fois…

«  Gran cafe Tortoni » est une bande dessinée de Philippe Charlot et Winoc – Grand Angle 2018 Bamboo Edition – que j’ai voulu lire après la critique parue dans La Salida n° 108, d’avril-mai 2018. L’intention du scénariste est, autour d’une histoire somme toute banale – celle de la recherche d’un maestro, danseur mythique – d’évoquer la riche histoire de ce haut-lieu portègne fréquenté par les artistes et intellectuels de la grande histoire du tango. Mais le scénario, un peu tortueux à mon sens pour évoquer ces clients célèbres, et le graphisme habile et parfois humoristique, n’arrivent pas évoquer ce café, où malgré les touristes qui s’y pressent en files serrées, règne une atmosphère particulière, sans doute transfigurée par ce que chacun y apporte de sa connaissance du tango. Mais comme je ne suis pas fanatique de bande dessinée je ne suis sans doute pas assez objectif. Mais la bande dessinée est-elle adaptée à un lieu aussi chargé d’Histoire et de milles petites histoires ?

Dans un prochain article, je parlerai d’autres ouvrages, avant de revenir ensuite à quelques-uns de mes tangos préférés.    

par chabannonmaurice

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