Dans une communication récente de » Courrier International « , une revue ouverte sur le monde et qui collectionne les articles intéressants de la presse internationale, l’annonce suivante était faite :
« Le chamamé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’annonce de l’Unesco a “déclenché de grandes célébrations dans la province de Corrientes”, dans le nord-est de l’Argentine. Une veillée avait été organisée pour suivre le vote de l’agence culturelle des Nations unies, raconte La Nación. Cette musique, qui a pour base l’accordéon et la guitare, rejoint le tango au patrimoine culturel immatériel, centré sur les pratiques et expressions transmises de génération en génération. “Pour nous tous qui aimons le chamamé, aujourd’hui est un jour de fête et de joie”, s’est félicité Tristán Bauer, le ministre de la Culture argentin. “Le chamamé est bien plus qu’une musique joyeuse qui se faisait entendre dans les bailantas [fêtes populaires]. C’est une manifestation culturelle qui ne fait pas de distinction entre les classes sociales. […] Elle porte un message d’amour pour la Terre, un message de respect de la nature, d’amour pour les femmes et les hommes”, a insisté Gabriel Romero, président de l’Institut provincial de la culture, cité par La Nación. «
Mes lecteurs se reporteront aux articles que j’ai écrits sur les Provinces argentines du Nord et notamment celles de Corrientes et Misiones ( 03/01 et 20/01/2018 ) pour en découvrir les particularités marquantes que j’ai utilisées en toile de fond dans la nouvelle « ROCIO » ( 25/10/2020 ). Ce sont des terres où le folklore authentique reste particulièrement vivace et le chamamé en est une expression à la fois vive et gracieuse. Je donne ci-dessous la présentation qui en est faite sur le site en français de l’Unesco :
Le chamamé est une forme d’expression culturelle principalement pratiquée dans la province de Corrientes. Ses principaux composants intègrent un type de danse en « abrazo fermé » où les danseurs évoluent poitrine contre poitrine et suivent la musique sans chorégraphie préétablie. D’autres éléments concernent la musiqueada, moment festif qui inclut la fête, l’invitation, la prière et le sapukay, cri caractéristique accompagné d’un mouvement du corps destiné à exprimer des émotions et des sensations profondes comme la joie, la tristesse, la douleur et le courage. Les instruments utilisés à l’origine étaient le violon et la vihuela, auxquels sont venus s’ajouter la guitare, l’harmonica, l’accordéon diatonique à deux rangées, le bandonéon et la contrebasse Les chants tirent leurs origines des prières chantées. Traditionnellement, les paroles et les textes poétiques étaient en guaraní, la langue autochtone régionale, mais aujourd’hui, les traditions orales se transmettent dans le dialecte yopará, un dialecte qui mêle l’espagnol et le guaraní. La musique et la danse du chamamé représentent une part importante de l’identité régionale et jouent des rôles sociaux majeurs car ce sont des éléments communs que l’on retrouve lors des rassemblements pour les communautés et les familles, des célébrations religieuses et autres événements festifs. Le chamamé met en avant des valeurs telles que l’amour de sa terre, l’attachement à la faune et la flore locales, la dévotion religieuse et une « manière d’être, » une expression guaraní qui renvoie à une parfaite harmonie entre les êtres humains, la nature et la spiritualité.
Les amateurs de folklore peuvent se documenter largement sur internet car le choix de l’UNESCO a suscité de nombreux articles. Pour ma part, j’ai retenu une démonstration de deux danseurs qui exécutent une chacarera et un chamamé et cela permet de bien différencier les deux danses, la première étant mieux connue des danseurs européens qui la pratiquent parfois dans les milongas. Mais difficile d’égaler les Argentins dans les zapateos, frappements de pied !